Si la myopie forte est beaucoup moins fréquente que les myopies moyennes ou faibles, la demande de chirurgie est en revanche importante, en particulier chez des patients ayant porté des lentilles de contact pendant de nombreuses années, et qui commencent à développer une intolérance aux lentilles.
Le retour aux lunettes est en effet vécu, dans cette situation, comme une perspective insupportable car en retrouvant ses lunettes, le myope fort retrouve une bonne partie de son handicap avec en particulier une limitation très importante du champ de vision, qui n’existait pas avec les lentilles.
Pour autant, plus la myopie augmente, plus les possibilités chirurgicales se restreignent car la chirurgie de la myopie en Lasik ne peut pas être proposée sans limites, et il est exceptionnel qu’elle soit possible pour des myopies dépassant 10 dioptries. Entre 6 et 10 dioptries de myopie, les conditions cornéennes sont du reste très exigeantes et seuls des patients ayant des cornées assez épaisses peuvent devenir de bons candidats pour le Lasik.
Pour les autres, la solution peut résider dans la technique des implants phaques, qui consiste à placer dans l’oeil un implant de forte puissance.
Le dernier né dans cette catégorie est un implant qui se positionne dans la chambre antérieure de l’oeil c’est à dire en avant de l’iris.
Cet implant appelé “Cachet” et distribué par les Laboratoires Alcon, est le seul implant de cette catégorie qui ait réussi à rester sur le marché car les autres modèles d’implants phaques de chambre antérieure ont progressivement été retirés du fait de la fréquence des effets secondaires observés. Les autres implants couramment utilisés aujourd’hui comme implants phaques sont soit clipés à l’iris, soit placés plus en arrière, entre l’iris et le cristallin.
Utilisant le même matériau qu’un implant utilisé depuis de nombreuses années dans la chirurgie de la cataracte, l’implant CachetTM est aujourd’hui une des réponses possibles dans ces fortes myopies lorsque le Lasik n’est pas possible. Les myopies de -6 à -16 dioptries peuvent être corrigés pas cet implant qui ne peut cependant pas corriger un éventuel astigmatisme associé, sur lequel il faut, le cas échéant, associer une autre chirurgie destinée à le corriger.
L’intervention, techniquement très simple, est réalisée sous anesthésie locale et en ambulatoire, et il est habituel d’opérer les deux yeux à une semaine d’intervalle. La récupération visuelle est très rapide et la période la plus inconfortable est sans doute celle qui sépare les deux interventions.
Il existe bien-entendu un certain nombre de conditions à remplir pour pouvoir bénéficier de cet type d’implant, et il doit en particulier exister un espace suffisant entre la cornée et l’iris car cet implant ne doit pas être trop proche de la cornée.
Surtout, les patients équipés de ces implants doivent se soumettre en postopératoire à des contrôles semestriels destinés à vérifier la bonne tolérance cornéenne des implants.
Docteur Arié Danan. Paris, le 18 avril 2012