La DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) est comme son nom l’indique une maladie du sujet âgé, dont la prévalence augmente du fait de l’augmentation de la longévité dans les sociétés occidentales.
La macula représente anatomiquement la partie centrale de la rétine, et sur le plan fonctionnel la zone la plus importante car seule cette zone, qui correspond au centre du champ visuel de l’oeil, est capable d’une vision précise. Il est habituel de dire que la rétine périphérique “voit” alors que c’est la macula qui “regarde”.
La dégénérescence maculaire correspond à la destruction progressive de la rétine centrale, qui représente l’une des conséquences du vieillissement oculaire. Elle se caractérise par une baisse de l’acuité visuelle, d’évolution progressive, mais qui peut parfois connaître des phases d’aggravation rapide.
On distingue deux formes principales :
– La forme “sèche” est une forme d’évolution progressive, définie par l’atrophie progressive du tissu rétinien, rendant la lecture difficile du fait d’un mélange d’une perte de contraste et de micro-trous dans le champ de vision. Elle peut aboutir à une perte de vision importante mais son évolution peut longtemps rester compatible avec une vision relativement conservée.
– La forme “humide” est définie par le développement sous la rétine de vaisseaux anormaux appelés néovaisseaux, dont le saignement et la fragilité entraînent l’apparition d’une poche de liquide sous la rétine centrale. Son développement peut donc être rapide, aboutissant rapidement à une baisse visuelle importante.
Dans certains cas, une forme initialement sèche peut devenir humide dans un second temps.
Le diagnostic de la DMLA repose, en dehors de l’exament ophtalmologique sur des examens complémentaires qui permettent de visualiser et de quantifier l’atteinte de la macula. Ce sont essentiellement l’angiographie rétinienne qui permet d’analyser la circulation rétinienne après injection intra-veineuse d’un produit de contraste, et l’OCT, sorte de scanner de la rétine, qui donne des images anatomiques en coupe, de grande précision.
Le traitement de la DMLA a été révolutionné depuis quelques années par la mise au point de molécules dites anti-angiogéniques, c’est à dire capables de bloquer le développement des néovaisseaux, et injectées directement dans l’oeil. Ces injections, qui nécessitent souvent d’être répétées, sont devenues le traitement de référence des formes humides, les autres traitements comme le laser ayant de ce fait beaucoup moins d’indications. Les formes sèches n’ont pas de traitement spécifique mais les compléments alimentaires à base d’omégas 3, de lutéine, de zinc et d’autres oligoéléments sont souvent utilisés car certaines études ont montré qu’ils pouvaient freiner l’évolution de l’atrophie rétinienne.
Lorsque malgré les thérapeutiques mises en oeuvre, la DMLA évolue vers une destruction importante du tissu rétinien de la macula, la prise en charge des patients fait appel à des équipements optiques spéciaux procurant un grossissement important, et des techniques de rééducation dite “en basse vision”, destinées à aider le patient atteint à utiliser sa vision périphérique puisque la vision centrale est altérée.
Dans les formes les plus évoluées, la DMLA peut rendre impossible beaucoup d’actes de la vie quotidienne comme la lecture, mais elle ne conduit pas à une cécité totale, car la rétine périphérique, épargnée par l’affection, permet quand même de garder des activités et, par exemple, de se déplacer assez facilement.