Le terme de conjonctivite désigne de matière générale, toute pathologie se manifestant par une inflammation de la conjonctive.
La conjonctive est ce que nous appelons communément le « blanc de l’œil » en tout cas elle en représente la couche la plus superficielle. C’est un tissu très souple et très fin, parcouru de nombreux vaisseaux capillaires dont la dilatation donne à l’œil sa rougeur dans toute conjonctivite. Sous la conjonctive se trouve une couche appelée la capsule de Tenon, et encore plus en profondeur la sclère ou sclérotique, qui est un tissu beaucoup plus épais et rigide, qui forme véritablement la coque externe de l’œil sur la quelle viennent en particulier s’attacher les muscles qui permettent de mobiliser les yeux.
Etant la couche la plus superficielle, la conjonctive est en toute logique celle qui est directement en contact avec les agressions extérieures. Toute agression de la conjonctive va générer une réponse inflammatoire avec en particulier une dilatation des vaisseaux capillaires qui vont rendre les yeux rouges.
Si toute rougeur oculaire n’est pas forcément une conjonctivite car d’autres pathologies ont en commun l’apparition d’une rougeur du blanc de l’œil, toutes les conjonctivites ont en revanche la rougeur oculaire comme point commun, accompagnée à divers degrés d’autres symptômes tels que picotements, brûlures, sécrétions, démangeaisons, gonflement des paupières.
Parfois la rougeur oculaire semble modérée mais elle apparaît beaucoup plus franche lorsque l’on regarde sous la paupière supérieure.
Les principales causes de conjonctivites sont :
– Les conjonctivites bactériennes : de nombreux germes peuvent être en cause, et ce sont des conjonctivites contagieuses. Elles ont pour caractéristique essentielle de générer beaucoup de sécrétions, qui peuvent souder les paupières l’une à l’autre la matin au réveil.
Le traitement antibiotique local en vient généralement à bout en 8 à 15 jours.
– Les conjonctivites virales : Liées, comme leur nom l’indique, à l’infection par un virus, elles sont souvent contemporaines d’autres infections virales de voisinage (rhinopharyngite). Elles entrainement un gonflement parfois très important et ne réagissent malheureusement pas aux antibiotiques. On les utilise cependant souvent en traitement local afin d’éviter une surinfection bactérienne toujours possible.
Les conjonctivites virales guérissent donc « spontanément » mais elles peuvent aussi évoluer parfois vers une atteinte de la cornée, et l’on parle alors de kérato-conjonctivite virale, dont l’évolution peut être émaillée de l’apparition de petites opacités, appelées nodules, sur la cornée qui peuvent nécessiter un traitement par des collyres à base de cortisone. Ce traitement est généralement efficace mais les nodules peuvent récidiver à l’arrêt du traitement rendant le sevrage difficile.
Il faut mettre à part les infections conjonctivales et cornéennes par le virus de l’herpès, qui donnent des aspects particuliers et nécessitent un traitement spécifique généralement rapidement efficace.
– Les conjonctivites allergiques : Elles sont très fréquentes en particulier au cours de la saison pollinique, mais certaines conjonctivites allergiques sont possibles toute l’année, par exemple celles qui sont liées aux acariens ou à la poussière de maison. Elles se manifestent en général par des démangeaisons très importantes et donnent parfois lieu à des reliefs très marqués sous les paupières appelés follicule.
Leur traitement est d’abord symptomatique et fait appel à des collyres anti-allergiques. Le traitement spécifique de la cause est évidemment souhaitable lorsqu’il est possible : éviction de l’allergène ou désensibilisation.
– La sécheresse oculaire : elle représente une cause fréquente de conjonctivite chronique et s’accompagne également souvent d’une atteinte cornéenne. Son traitement repose évidemment sur une supplémentation en larmes sous forme de collyres ou de gels.