Laser de surface: Définition et techniques
Le laser excimer de surface, apparu à la fin des années 80, fut la premiere technique de chirurgie au laser de la cornée, et une véritable révolution dans l’opération de la myopie, qui a fait disparaître progressivement la chirurgie incisionnelle de la myopie appelée kératotomie radiaire. Cette technique utilisant le laser excimer en surface a précédé l’arrivée du Lasik, qui utilise le même laser excimer.
Les techniques au laser excimer de surface utilisées dans l’opération de la myopie comportent plusieurs variantes mais ont en commun le fait de réaliser une sculpture cornéenne, non pas en profondeur comme dans le LASIK, mais directement à la surface de la cornée, après en avoir enlevé la couche superficielle, appelée épithélium. On distingue ainsi :
- La Photokéractectomie réfractive ou PKR, où l’épithélium est enlevé purement est simplement. Il repoussera ensuite en quelques jours après l”opération de la myopie.
- L’épiLASIK ou le LASEK, qui tentent de conserver cet épithélium et de le remettre en place après le passage du laser. Cela change en réalité peu de chose, puisque cet épithélium conservé, va ensuite disparaître pour être remplacé par un nouvel épithélium comme en PKR.
Toutes ces techniques de surface pour l’opération de la myopie ont en commun la création d’un véritable ulcère cornéen temporaire, et donc quelques conséquences :
- La douleur est fréquente, pendant 24 à 48 heures. Elle est moins intense en épiLASIK ou en LASEK, mais peut être également limitée de façon importante en PKR grâce à la pose d’une lentille de contact gardée en permanence pendant 2 à 5 jours au décours de l’opération de la myopie.
- La récupération visuelle est plus lente qu’en LASIK, ce qui peut justifier un délai de 8 jours entre les interventions de deux yeux. Une chirurgie bilatérale reste possible, en prévoyant alors une réduction des activités.
- La cicatrisation cornéenne est plus longue et entraîne parfois la formation d’un léger voile cornéen quelques semaines après la chirurgie. Ce voile n’entraine souvent aucune gêne visuelle chez le patient, et peut persister quelques mois avant de disparaître.
- L’efficacité réfractive est excellente pour les opéations sur des myopies faibles et moyennes, plus inconstante pour les myopies fortes. Le LASIK est d’ailleurs arrivé initialement comme une technique de relai de la PKR, réservée aux opérations visant à corriger des myopies fortes. L’excellence et la simplicité des suites postopératoires du LASIK ont cependant rapidement « grignoté » les indications de la PKR dans la chirurgie de la myopie.
Laser de surface: Indications
Les traitements de surface gardent aujourd’hui des indications lorsqu’un LASIK n’est pas possible, ou lorsque les caractéristiques morphologiques de la cornée font entrer le patient dans la catégorie « limite » pour le LASIK.
Dans ces situations, parce qu’elle amincit nettement moins la cornée, la PKR (ou ses variantes) peut être utilisée lorsque la cornée est trop fine pour supporter un LASIK. Si la cornée est vraiment trop fine, même la PKR peut être contre-indiquée.
Dans certains corps (pompiers, gendarmerie), en raison des critères d’aptitude définis pour certaines fonctions, la PKR est parfois la seule technique autorisée même lorsqu’un LASIK est techniquement faisable.
Enfin, le coût de la PKR est sensiblement moins élevé que celui du LASIK, et peut parfois être un argument de choix, dans le myopies faibles ou moyennes, dans lesquels les résultats à long terme de la PKR et du LASIK sont comparables.