La chirurgie réfractive, quelle que soit la technique utilisée, n’échappe pas à la règle selon laquelle le risque zéro n’existe pas en chirurgie.
L’expérience accumulée permet cependant aujourd’hui de mieux cerner les indications de cette chirurgie afin de sélectionner de façon rigoureuse les patients dont la situation est favorable et d’exclure un certain nombre d’autres patients pour lesquels toutes les conditions de sécurité ne sont pas réunies.
Ceci ne fait pas totalement disparaître les complications, mais permet cependant de limiter celles qui sont aujourd’hui prévisibles grâce aux éléments fournis par le bilan pré-opératoire.
En matière de chirurgie de la myopie ou de la presbytie, ou de manière plus générale en chirurgie réfractive, chaque technique chirurgicale a ses complications propres
La chirurgie cornéenne
- Le risque infectieux existe dans toute chirurgie et le LASIK n’y fait pas exception. Lorsque les conditions d’asepsie et de stérilisation sont respectées, ce risque est cependant très faible, infiniment plus faible que le risque des infections cornéennes sous lentilles de contact souples.
- L’erreur réfractive : Il peut bien-entendu exister un écart entre la correction programmée et le résultat obtenu. Si cet écart est très faible, compatible avec l’absence de lunettes pour la plupart des activités, il n’est pas utile de proposer une reprise. Dans le cas contraire, qui concerne 2 à 5 % des yeux opérés, une retouche peut être réalisée pour parfaire le résultat. Elle consiste en Lasik à soulever le volet et à ajouter quelques impacts de laser excimer . Ces retouches ne donnent évidemment lieu à aucune facturation.
- La sécheresse oculaire : elle est quasi-constante dans les premières semaines suivant la chirurgie, plus marquée chez les patients qui présentaient déjà un certain degré de sécheresse avant la chirurgie. Elle disparaît dans l’immense majorité des cas dans les semaines ou plus rarement dans les mois suivant la chirurgie.
- Les problèmes de cicatrisation : Ils sont très rares en Lasik mais on peut parfois observer des micro-plis du capot, lorsque l’œil a été frotté dans les heures qui suivent l’intervention. Il est alors souvent préférable de reprendre le patient au bloc pour déplisser le capot. En traitement de surface, un voile cicatriciel est possible, qui disparaîtra le plus souvent en quelques mois au maximum. En technique Lasik, les reprises, surtout lorsqu’elles sont tardives exposent au risque d’invasion épithéliale, qui consiste un passage des cellules de la surface (cellules épithéliales) dans l’interface cornéen, c’est à dire sous le volet. Cette complication est parfois de traitement difficile du fait de son caractère récidivant si l’on intervient de nouveau pour enlever cette coulée cellulaire. L’invasion épithéliale peut également compliquer une chirurgie lasik de première intention, mais cette éventualité est encore plus rare.
- L’inflammation : une réaction inflammatoire est possible en LASIK, au niveau de l’interface, c’est-à-dire entre la lamelle cornéenne et le reste de la cornée. Cette inflammation précoce disparaît presque toujours après intensification du traitement local postopératoire. Dans les cas extrêmes, on peut être amené à « rincer » l’interface au bloc opératoire.
- Le dysfonctionnement du laser : exceptionnel du fait du nombre de contrôle effectués avant chaque traitement, il est toujours possible et peut aboutir soit à une erreur de correction, soit de façon rarissime à un décentrement de la zone de traitement.
- Les altérations qualitatives de la vision : elles sont très fréquentes dans les premiers jours ou semaines et disparaissent le plus souvent avant 6 mois. Souvent non perçues par le patient, il s’agit d’une baisse de la sensibilité au contraste, d’une plus grande sensibilité à l’éblouissement ou encore de phénomènes de halos en vision nocturne.
La plupart de ces anomalies ne sont pas perçues consciemment et sont objectivables pas des explorations sophistiquées. Dans certains cas, certaines peuvent persister à long terme, en particulier chez des patients ayant de très larges pupilles. - L’ectasie cornéenne : rarissime complication, qui résulte généralement de l’amincissement excessif d’une cornée préalablement pathologique. Ce risque est prévenu par la sélection rigoureuse des candidats à la chirurgie et par le refus d’opérer des cornées visiblement pathologiques.
Les implants phaques.
Les complications sont rares lorsque la sélection des patients est rigoureuse et le protocole opératoire respecté.
- Infection : rarissime, mais potentiellement très grave dans une chirurgie intraoculaire.
- Erreur réfractive : rare mais toujours possible avec un implant.
- Déplacement secondaire de l’implant : très rare lorsque le positionnement opératoire a été fait dans de bonnes conditions.
- Intolérance cornéenne : la face interne de la cornée doit être surveillée au long cours après ce type d’intervention. Une raréfaction des cellules qui la constituent peut nécessiter l’ablation de l’implant afin d’éviter la survenue d’un œdème de cornée. La surveillance au très long cours des yeux opérés avec pose d’un implant phaque est une nécessité absolue. Le comptage des cellules de la face interne de la cornée doit en général être fait tous les 6 mois.
L’échange de cristallin clair
Les complications potentielles sont ici les mêmes que celles de la chirurgie de cataracte, à ceci près qu’en cas de cataracte vraie, la chirurgie est incontournable alors qu’en cas d’échange de cristallin clair, elle est la demande du patient et sa décision après information éclairée. On insistera toujours en particulier avec le risque non négligeable de décollement de rétine en cas de chirurgie du cristallin chez les grands myopes, même lorsque l’examen préalable de la rétine s’est avéré normal.