Le LASIK est aujourd’hui la technique de référence en chirurgie réfractive, qu’il s’agisse de myopie, d’hypermétropie ou de chirurgie de la presbytie.
LASIK signifie LASer In situ Kératomileusis, qui signifie littéralement « sculpture cornéenne interne au laser ».
Apparu au milieu des années 90 pour la correction chirurgicale de la myopie, le LASIK est en fait l’aboutissement et même plus précisément le « croisement » de deux techniques distinctes qui l’ont précédé :
- Le kératomileusis existe depuis plus de 20 ans en chirurgie de la myopie, et a comporté plusieurs approches, aujourd’hui abandonnées, mais consistant déjà à découper une lamelle cornéenne afin d’en modifier la forme.
- Le remodelage cornéen au laser excimer est arrivé à la fin des années 80, et fut d’abord un traitement de surface, très efficace en chirurgie de la myopie, mais avec des limites sur lesquelles nous reviendrons. Il reste une méthode efficace aujourd’hui.
La technique du LASIK comporte deux phases distinctes : une première phase consiste à découper une fine lamelle cornéenne qui va être soulevée afin de passer à la seconde phase, c’est-à-dire celle de la sculpture de la cornée au laser excimer.
- La phase de découpe du LASIK est évidemment très délicate, puisqu’elle consiste à découper dans l’épaisseur de la cornée, qui mesure 530 microns en moyenne, une lamelle de 100 microns environ. Jusqu’en 2003-2004, cette découpe lamellaire utilisait des systèmes mécaniques correspondant en fait à des micro-rabots électriques, très sophistiqués, mais soumis aux limites et surtout aux aléas des systèmes mécaniques. Aujourd’hui, cette phase de découpe est réalisée grâce à un laser, appelée laser femtoseconde, qui n’a rien à voir avec le laser excimer qui pilote la seconde phase.
Le laser femtoseconde n’a, dans la technique du Lasik, aucun effet correcteur sur l’anomalie de la vision. Il ne fait que créer cette découpe lamellaire. Il a sur les anciennes techniques mécaniques, des avantages majeurs en termes de sécurité, de précision et de reproductibilé. Le laser femtoseconde est, en outre, capable de faire des capots plus fins que les systèmes mécaniques. Il a également l’énorme avantage de faire des diamètres de découpe indépendants de la courbure cornéenne, ce qui n’était pas le cas avec les microkératomes, susceptibles de découper des capots plus petits que prévus sur les cornées trop plates.
L’application du laser femtoseconde dure environ 20 secondes, avec contrôle en temps réel de la découpe : une bande horizontale balaye la cornée verticalement.
- La phase de traitement utilise le laser excimer.
- Le laser excimer réalise une véritable sculpture cornéenne puisqu’il volatilise le tissu cornéen, sans effet thermique, et permet donc de modifier la courbure de la cornée. Ainsi, le laser excimer sera appliqué au centre de la cornée myope pour l’aplatir ou au contraire en périphérie d’une cornée hypermétrope pour la faire bomber. Plus une myopie est forte, plus le creusement central engendré par le laser sera important, et plus une grande épaisseur initiale de cornée est souhaitable. Sur une cornée astigmate, on pourra selon le cas aplatir le méridien le plus bombé au cambrer le méridien le plus plat, de façon à obtenir, dans les deux cas, deux méridiens de courbure identique. Ces deux mécanismes peuvent même être associés pour la correction des astigmatismes les plus importants.