Parmi les techniques chirurgicales proposées dans les myopies fortes, la chirurgie additive par pose d’un implant phaque est une des techniques utilisées, en particulier lorsqu’un Lasik n’est pas possible.
Ces implants peuvent être de différents modèles selon leur positionnement dans l’oeil :
– Les implants de chambre postérieure sont positionnés entre l’iris et le cristallin, et sont représentés par l’implant ICL.
– Les implants à fixation irienne sont, comme leur nom l’indique, fixés sur l’iris et sont représentés par l’implant ARTISAN.
– Les implants de chambre antérieure, placés devant l’iris et derrière la cornée, avaient pour dernier représentant l’implant CACHET qui disparaît donc du marché. De nombreux autres implants de chambre antérieure avaient été utilisés au cours des deux dernières décennies et avaient disparu les uns après les autres. Ces implants de chambre antérieure avaient en effet en commun leur risque de contacts répétés avec la face postérieure de la cornée, qui peuvent avoir pour conséquence l’apparition d’ un oedème cornéen aboutissant à l’extrême à une indication de greffe de cornée.
Bien-entendu, la pose de ces implants était soumise au respect d’ un certain nombre de critères anatomiques, avec en particulier l’existence d’un espace suffisant entre la cornée et le cristallin. Tous les patients opérés étaient également informés de la nécessité d’une surveillance très serrée de la tolérance des implants sur le long terme.
Il est problable que la décision prise par le laboratoire Alcon découle de l’observation d’incidents chez des patients équipés de cet implant mais le nombre d’incidents rapportés est vraisemblablement très faible et doit bien-entendu conduire à s’interroger sur le réel respect des règles d’implantation.
Les patients déjà opérés avec ces implants ne doivent évidemment céder à aucune panique, et il n’est absolument pas question de retirer tous les implants posés, mais ceci renforce la nécessité absolue d’exercer une surveillance semestrielle de l’évolution, ce qui faisait déjà partie des recommandations indiquées en pré-opératoire. On peut raisonnablement penser que l’immense majorité des patients opérés ne poseront aucun problème, mais que l’apparition de signes suspects chez certains d’entre eux devra conduire à l’explantation à un stade où les conséquences négatives de la présence de l’implant restent modérées.
Les patients n’ayant pas respecté les consignes de surveillance semestrielle auront bien-entendu intérêt à se rapprocher de leur ophtalmologiste.
L’implant Cachet disparaît en tout cas de l’arsenal chirurgical disponible dans la chirurgie des myopies fortes, ne laissant subsister que les deux autres modèles d’implants phaques utilisés dans ces indications.
Docteur Arié DANAN. Paris, le 3 mai 2013.