La correction chirurgicale de la presbytie est l’un des enjeux les plus importants de la décennie en cours compte tenu du nombre de patients potentiellement concernés par ces opérations de presbytie, issus du baby-boom de l’après guerre.
Alors que les solutions étaient quasiment absentes il y a 10 ans, nous disposons aujourd’hui d’un certain nombre de méthodes d’opération de la presbytie, même si toutes celles qui ont été proposées n’ont pas toujours rempli leurs promesses, certaines ayant été abandonnées.
Si au-delà de 60 ou 65 ans, on privilégie bien-entendu les techniques cristalliniennes, c’est-à-dire l’échange de cristallin clair, le PresbyLasik reste l’option de choix chez les jeunes presbytes, au moins jusqu’à 55 ans.
Plusieurs firmes ont proposé des profils de traitement adaptés à la presbytie et destinés à créer au niveau de la cornée une certaine dose de multifocalité permettant de voir à toutes les distances.
Parmi ces techniques, la méthode Supracor qui dispose maintenant d’un recul de plus de 2 ans, donne des résultats très intéressants. En effet, bien qu’elle soit une technique de presbylasik, les profils cornéens obtenus sont parfois proches des aspects notés après Intracor, c’est-à-dire un petit bombement central responsable d’une amélioration très significative de la vision de près, mais sans pénalisation importante de la vision de loin.
Le Supracor devient ainsi un concurrent sérieux de l’Intracor pour la chirurgie de la presbytie puisqu’il peut être proposé, comme ce dernier de façon unilatérale sur l’œil dominé de patients présentant une très faible hypermétropie. Il a en coutre sur l’Intracor l’avantage d’une meilleure prédictibilité du résultat obtenu sur la correction de la presbytie.
L’hypermétropie reste, comme pour les autres techniques de presbylasik, le terrain le plus favorable au traitement Supracor, et il est tout à fait possible de traiter les deux yeux. La tendance actuelle reste quand même la mise en place d’une légère bascule, l’œil dominant étant traité de façon atténuée afin de privilégier la vision de loin tout en améliorant la vision intermédiaire. L’œil dominé est en revanche traité de façon complète afin d’obtenir une bonne vision de près et à distance intermédiaire, au prix d’une pénalisation modérée, et parfois même insignifiante de la vision de loin.
Les bons résultats de cette technique de chirurgie de la presbytie pourraient aboutir rapidement à son application sur des yeux non hypermétropes, voire même sur des yeux myopes.
Docteur Arié DANAN. Paris, le 18 janvier 2013.