La survenue d’une cataracte chez un patient porteur d’une myopie, plus ou moins forte, est une situation fréquente dans la pratique quotidienne de la chirurgie ophtalmologique.
Les myopes sont même statistiquement un peu plus concernés que les autres puisque la cataracte survient souvent plus précocement chez les myopes.
Chirurgicalement, la chirurgie de la cataracte chez le myope ne présente pas de spécificité. En revanche l’objectif visuel de la chirurgie n’est pas le même chez tous les patients, et doit faire l’objet d’un dialogue précis entre le patient et le chirurgien avant l’intervention.
La sophistication de la chirurgie et la précision des méthodes biométriques permet en effet selon le cas de poursuivre un objectif qui diffère d’un patient à l’autre.
Chez un patient porteur d’une myopie faible ou moyenne, il est tout à fait possible de corriger la myopie grâce à un implant calculé pour corriger la vision de loin. C’est en général le choix des patients porteurs de lentilles, habitués à bien voir de loin et à porter des lunettes pour la lecture.
En revanche, pour d’autres patients habitués à lire sans lunettes, ce qu’on appelle le privilège de l’âge chez les myopes, et désireux de garder ce privilège, il est souvent plus pertinent de mettre des implants calculés pour la vision de près, donc laissant volontairement un certain niveau de myopie résiduelle.
Chez certains de ces patients dont la myopie est asymétrique, on peut même utiliser une solution “panachée” en corrigeant la myopie sur un œil afin de favoriser la vision de loin, et laisser de la myopie sur l’autre afin de respecter la vision de près.
On peut enfin, dans certains cas, utiliser des implants multifocaux, afin de donner aux 2 yeux à la fois la vision de loin et la vision de près.
Les choses sont différentes chez les patients présentant une forte myopie, pour lesquels les implants multifocaux sont le plus souvent déconseillés, du fait du risque de résultats visuels décevants sur ce terrain.
En revanche, la survenue d’une cataracte chez ces patients présentant un véritable handicap visuel, est presque une bonne nouvelle puisque la chirurgie dans ce contexte est synonyme de correction de la myopie, en totalité ou en partie. On est en revanche très attentif à la situation rétinienne car les grands myopes ont une rétine statistiquement plus fragile, augmentant le risque de décollement de rétine au décours de la chirurgie.
Un certain nombre de myopes forts sont corrigés en lentilles et on privilégie alors souvent la vision de loin en prévenant le patient qu’il conservera le besoin de lunettes en vision de près.
A l’opposé, certains myopes forts ont l’habitude d’être sous-corrigés afin de respecter les capacités de vision de près, et en tolérant un certain niveau de flou de loin, et on visera plutôt dans cette situation le respect d’une petite myopie résiduelle.
On l’aura compris, chaque situation est particulière et l’objectif visuel devra dans tous les cas être déterminé au terme d’une explication précise des différentes options, abordant les avantages et les limites de chaque proposition. Le geste chirurgical est identique pour le chirurgien quelle que soit l’option retenue, mais cette séance d’explications préalables permet d’éviter une mauvaise surprise chez un patient n’ayant pas forcément compris les enjeux visuels de la chirurgie.
Docteur Arié Danan. Paris, le 12 octobre 2012
Merci pour ces explications clair concernant les infos à avoir avant de demander une opération de la myopie.
En effet, chaque patient est différent et nécessite de ce fait une prestation différente en fonction de son degré de myopie, des autres problèmes de vue qu’il peuvent avoir…
J’avais personnellement de la cataracte en plus de ma forte myopie et j’ai été corrigé pratiquement totalement.