La chirurgie de la cataracte, qui représente avec plus de 600 000 interventions la chirurgie la plus pratiquée en France, consiste à enlever le cristallin opacifié et à le remplacer par un cristallin artificiel, qu’on appelle un implant.
Le principal défaut de ces cristallins artificiels est qu’ils sont inertes, c’est à dire incapables de modifier leur forme en fonction de la distance de l’objet observer, autrement dit, incapables d’accommoder.
Les implants multifocaux, aujourd’hui très utilisés en chirurgie de cataracte sont des systèmes optiques très performants pour voir à la fois de loin et de près, mais ils peuvent avoir quelques effets secondaires liés à leur structure optique.
Nous disposons aujourd’hui d’une nouvelle famille d’implants, dits accommodatifs, c’est à dire capables, de façon variable, de mimer le comportement du cristallin naturel et donc de modifier leur forme selon la distance d’observation.
Ces implants sont appelés implants accommodatifs, bien qu’aucun d’entre eux n’ait pour l’instant montré de façon constante et reproductible des performances visuelles de près comparables à celles des implants multifocaux.
Néanmoins, plusieurs modèles sont déjà sur le marché depuis de nombreuses années, en particulier l’implant Crystalens (Laboratoire Basch & Lomb) dont la structure est telle que la contraction du muscle ciliaire lors des efforts d’accommodation lui permet de basculer un peu vers l’avant, permettant ainsi la mise au point sur les objets rapprochés.
De nombreux autres modèles d’implants accommodatifs sont en cours d’évaluation et l’un d’entre eux, composé de deux lentilles, capables de s’éloigner l’une de l’autre ou de se rapprocher en fonction des efforts d’accommodation, devrait arriver dans les prochains mois sur le marché Européen.
De nombreuses difficultés restent pour l’instant non résolues, mais on peut espérer dans les années à venir, la mise au point d’implants accommodatifs qui auraient, dans la chirurgie de la cataracte, l’efficacité de nos implants multifocaux actuels, sans en partager les petits inconvénients.
L’idéal serait bien-entendu, et c’est l’objet de travaux de recherches depuis de nombreuses années, de vider la sac cristallinien de son contenu et de le remplacer par un gel souple, avec conservation de la souplesse du cristallin naturel. Ce concept appelé “phako-ersatz” n’est pour l’instant pas encore réellement au point mais des dispositifs s’en rapprochant sont également à l’étude actuellement.