Les complications de la chirurgie de la cataracte sont très rares mais doivent bien-entendu être expliquées surtout s’il s’agit non pas d’une cataracte mais d’un échange de cristallin clair dans le cadre d’une chirurgie réfractive.
- L’infection : rarissime et potentiellement très grave lorsqu’un germe infectieux entre dans l’œil au moment de la chirurgie et s’y développe, réalisant une endophtalmie. Des mesures très strictes d’aseptie permettre d’en rendre la survenue très exceptionnelle.
- Les complications en cours d’intervention : elles sont très rares dans les mains de chirurgiens expérimentés. La plus classique, redoutée, est l’impossibilité de conserver le sac du cristallin, qui prive l’œil du meilleur site pour l’implantation. On est alors contraint de positionner l’implant sur le corps ciliaire voire devant l’iris, lorsque le sac s’est déchiré et ne peut plus accueillir l’implant. Cette déchirure du sac cristallinien favorise en outre les complications rétiniennes.
- Le décollement de rétine : c’est une complication très rare mais grave, dont la fréquence est plus importante chez le myope fort. Il est donc impératif d’une part de l’en informer préalablement, d’autre part de rechercher et de traiter par un laser (laser argon) avant l’intervention de cataracte toutes les zones de fragilité rétinienne existantes. La perte de l’intégrité du sac cristallinien favorise cette complication.
- L’œdème maculaire : la macula, qui est la région centrale de la rétine, peut réagir à l’intervention par un œdème, souvent régressif en quelques semaines sous traitement anti-inflammatoire. La perte de l’intégrité du sac cristallinien favorise également sa survenue.
- La cataracte secondaire (ou OCP= Opacification Capsulaire Postérieure): on désigne sous ce nom la perte progressive de la transparence du sac cristallinien qui supporte l’implant. C’est donc une complication touchant des yeux opérés sans aucune difficulté technique. Cette opacification du sac survient en général tardivement, souvent plusieurs années après l’intervention. C’est la plus fréquente et la plus banale des complications puisqu’elle concerne à long terme de 10 à 50 % des yeux opérés selon les séries et selon les implants utilisés. Elle se manifeste par une baisse de vision, qui fait parfois penser au patient que sa cataracte a « repoussé ».Son traitement est très simple et consiste à réaliser une séance de laser (laser YAG) qui ouvre le centre de la capsule et restaure la vision. Cette ouverture au laser comporte, comme la chirurgie de cataracte, un faible risque de décollement de rétine, surtout chez le myope fort, et d’œdème maculaire.
- L’oedème cornéen : complication rare mais redoutable de la chirurgie de cataracte. S’il est normal et banal que la cornée soit un peu trouble dans les jours qui suivent l’intervention de cataracte, la persistance d’un œdème cornéen au-delà de la première semaine peut être le signe d’une décompensation cornéenne, c’est à dire d’une incapacité de la cornée à s’éclaircir. La face interne de la cornée, dite endothéliale, possède la fonction de pomper en permanence l’eau qui traverse la cornée pour maintenir sa transparence. La défection de cette couche cellulaire peut aboutir à un œdème cornéen chronique, dont l’aggravation peut conduire une greffe de cornée. Le plus souvent, il existait, avant la chirurgie, une fragilité anormale de cette couche endothéliale, appelée cornea guttata, et caractérisée par une diminution spontanée et évolutive de la concentration en cellules endothéliales. La chirurgie, parce qu’elle représente un traumatisme, peut faire passer cette concentration endothéliale en-dessous du seuil critique et conduire à l’œdème. Lorsque la cornea guttata est diagnostiquée avant l’intervention, il faut réaliser un comptage endothélial, également appelé microscopie spéculaire qui permet de chiffrer le stade évolutif de la maladie et motiver des précautions particulières en cours d’intervention, destinées à préserver au maximum le capital cellulaire disponible. Plus rarement, un traumatisme chirurgical important sur une cornée préalablement normale, pourra avoir les mêmes conséquences.