La cataracte, définie par l’opacification progressive du cristallin, est une pathologie fréquente du vieillissement, dont le pic de fréquence se situe entre 70 et 75 ans, et qui donne lieu à environ 600 000 interventions chaque année en France.
La chirurgie de la cataracte consiste à enlever ce cristallin devenu opaque et à le remplacer par un cristallin artificiel, qu’on appelle un implant. Il serait évidemment dommage de ne pas profiter de cette occasion pour mettre un implant sur mesure : en effet, puisqu’on doit changer le cristallin qui est une lentille optique de forte puissance, on peut évidemment mettre un implant sur mesure qui va corriger les anomalies préexistantes de la vision. C’est ainsi que pour un œil sans anomalie visuelle antérieure, l’implant aura en moyenne 21 dioptries, c’est à dire une puissance proche de celle du cristallin enlevé. En revanche, un œil hypermétrope recevra un implant de plus forte puissance alors qu’on œil myope aura au contraire besoin d’un implant de plus faible puissance.
L’astigmatisme est longtemps resté le “parent pauvre” de ces problèmes visuels, et, il y a encore quelques années, un patient astigmate était prévenu qu’il le serait toujours après l’intervention.
Depuis environ 5 ans, nous disposons d’implants toriques, c’est à dire d’implants possédant une correction incorporée d’astigmatisme. Plusieurs laboratoires ont mis ces implants sur le marché, avec des gammes de correction allant de petits astigmatismes à des astigmatismes importants, et même des implants fabriqués “sur mesure” pour les astigmatismes les plus importants.
Il est aujourd’hui très simple, lors de la consultation préopératoire, de mesurer l’astigmatisme et de calculer la puissance de l’implant qui corrigera un tel astigmatisme. Le calcul est simple et rapide grâce à des calculateurs en ligne qui prennent en compte l’ensemble des paramètres, y compris la position de l’incision, susceptible d’induire un astigmatisme pouvant diminuer au au contraire augmenter l’astigmatisme originel.
L’intervention de cataracte est tout-à-fait classique et il ne reste plus, en fin d’intervention, qu’à positionner l’implant dans un axe particulier, lui aussi calculé à l’avance, pour annuler l’astigmatisme préopératoire.
Ces implants existent aujourd’hui en version monofocale (vision de loin) ou multifocale (vision de loin et de près) et répondent donc à l’ensemble des situations qui peuvent se présenter, permettant de ne jamais laisser un astigmatisme non corrigé lorsqu’on est amené à opérer une cataracte.
L’utilisation de ces implants nécessite un petit marquage de l’œil au feutre, juste avant l’intervention, de façon a repérer précisément l’axe du méridien sur lequel l’implant sera posé. Plusieurs laboratoires ont en préparation des systèmes basés sur la reconnaissance irienne, comme en chirurgie de la myopie, qui éviteront cette phase de marquage.
Invention simple mais salutaire, les implants toriques constituent sans aucun doute l’une des innovations les plus marquantes de ces dernières années en matière de chirurgie de la cataracte.
Docteur Arié Danan. Paris, le 2 mai 2012
Que se passe t il quand la pose d’implants révèle un astigmatisme après l’opération. Quelle solution?
Bonjour
Votre question est pertinente.
En réalité, un astigmatisme ne se “révèle” pas par hasard après une chirurgie et il est en fait possible d’anticiper les choses car nous avons à notre disposition des calculateurs très précis qui permettent, sauf exception toujours possible, de prédire le niveau d’astigmatisme postopératoire.
Lorsqu’il est notable, il faut anticiper en utilisant un implant TORIQUE qui corrige l’astigmatisme à l’intérieur de l’oeil pour éviter de devoir le corriger après la chirurgie par des lunettes.
Quand cette anticipation n’a pas été faite et qu’il existe un astigmatisme gênant après la chirurgie, on peut envisager une chirurgie spécifique de l’astigmatisme, soit par implant additionnel, soit par chirurgie au laser.
Dr Arié DANAN