La chirurgie de la cataracte est connue depuis des temps très reculés.
Les traces les plus anciennes d’opérations de cataracte remontent à plus de 4000 ans et la chirurgie consistait alors à pousser le cristallin opaque au fond de l’œil. Ce n’est qu’au milieu du 18ème siècle que le chirurgien français Jacques Daviel pratiqua pour la première fois l’extraction du cristallin, et il fallut encore deux siècles pour qu’en 1949, on remplace pour la première fois la cristallin par une lentille placée à l’intérieur de l’œil : les implants cristalliniens étaient enfin nés. Au cours des plus de 60 années écoulées depuis, l’évolution s’est faite de façon exponentielle et on est passé de ces premiers implants, rigides, grossiers et mal tolérés, à des implants souples, parfaitement biocompatibles et surtout sur mesure puisqu’ils visent la suppression, totale ou partielle, des lunettes chez la patient opéré.
La chirurgie moderne du cristallin, qu’il soit opaque (cataracte) ou pas (échange de cristallin clair), fait appel à la technique de la phakoémulsification.
Cette technique de chirurgie de la cataracte consiste à fragmenter et à aspirer le cristallin par une toute petite incision, de 2 à 3 mm.
En réalité, cette intervention de cataracte permet de conserver l’enveloppe du cristallin, qui va servir de support à l’implant.
Celui-ci est enroulé sur lui-même à la fin de l’intervention et introduit au travers de cette petite incision qui ne nécessitera même pas de suture.
Cette chirurgie de cataracte dure en moyenne une quinzaine de minutes et est réalisée sous anesthésie locale. L’anesthésie ne comporte aucune injection et consiste à placer sur l’œil dans les minutes qui précèdent l’intervention, un collyre anesthésique ou mieux, un gel, très efficace.
Exempte de saignement, l’ intervention de cataracte ne nécessite même pas l’arrêt des médicaments anticoagulants ou de l’aspirine chez les patients soumis à ce type de traitements.
Plus récemment, le laser femtoseconde a fait irruption dans la chirurgie de la cataracte. Sans qu’il s’agisse d’une révolution, lle laser femtoseconde permet de réaliser de façon automatisée et reproductible les premières phases de l’intervention, en particulier les incisions et l’ouverture du sac cristallinien, gestes jusqu’ici faits de façon manuelle. De nombreuses difficultés restent encore non résolues dont celle de financer le surcoût important de chaque intervention et celle de l’ergonomie des blocs opératoires dédiés à la chirurgie de la cataracte. Il est cependant logique de penser que nous arriverons à digérer ces difficultés et que l’utilisation du laser dans la chirurgie de la cataracte deviendra progressivement la norme incontournable dans les 10 à 20 prochaines années.
Les suites opératoires sont le plus souvent simples et la récupération visuelle est très rapide.
La vision peut cependant être fluctuante pendant quelques jours mais elle est presque toujours stabilisée 3 à 4 semaines après l’intervention. Des collyres antibiotiques et anti-inflammatoires sont prescrits pendant 2 à 3 semaines, délai qui correspond à l’intervalle entre les deux interventions quand la cataracte est symétrique, nécessitant d’intervenir successivement sur les deux yeux.
La chirurgie de cataracte est le plus souvent une chirurgie ambulatoire, et la reprise des activités peut se faire immédiatement. Il n’existe quasiment aucune interdiction dans la vie courante au décours de l’intervention, en dehors de la recommandation d’éviter les baignades pendant quelques semaines, en particulier en piscine du fait des risques infectieux. Contrairement à l’idée très répandue, il n’est pas interdit de porter des poids ou de faire des efforts physiques raisonnables dès les jours qui suivent l’intervention.