La cataracte est définie par la perte de transparence du cristallin, et représente une des manifestations fréquentes du vieillissement oculaire. Cette perte de transparence est le plus souvent progressive, s’étalant sur plusieurs mois ou années, et se manifeste pour la patient par une sensation de voile d’intensité croissante.
Il est assez fréquent que les premiers signes de cataracte soient les conséquences de la myopisation, très fréquente initialement : en devenant myope, le patient se rend compte qu’il voit flou de loin, mais qu’en revanche, il arrive désormais à se passer de ses lunettes de lecture, cette amélioration apparente de la capacité de lecture étant plutôt vécue comme une bonne nouvelle. C’est en réalité une fausse bonne nouvelle, car l’apparition ou l’aggravation d’une myopie chez un sujet d’âge mûr est presque toujours synonyme de cataracte. A cette fausse bonne nouvelle qu’est le fait de devenir myope, et de lire sans lunettes, vont bientôt s’associer d’autres symptômes liés à la perte progressive de transparence du cristallin : brouillard croissant, éblouissement, difficultés pour la consuite automobile, etc…
Le diagnostic de cataracte est extrêmement rapide pour l’ophtalmologiste, l’essentiel étant de s’assurer de l’absence d’une autre anomalie expliquant la baisse d’acuité visuelle.
Le diagnostic de cataracte n’est en général pas très compliqué puisqu’il consiste à visualiser l’opacification du cristallin. En revanche, il est capital de s’assurer de l’absence d’une autre anomalie ophtalmologique expliquant le baisse de vision car d’autres pathologies peuvent coexister avec la cataracte : glaucome et dégénérescence maculaire en particulier. L’existence d’une telle pathologie associée ne contre-indique pas la chirurgie si la cataracte est importante, mais elle risque fort d’en limiter le bénéfice visuel, ce dont le patient doit être prévenu. Dans le doute, le recours à certains examens complémentaires peut s’avérer utile avant la chirurgie. Dans tous les cas, une échographie est toujours réalisée car elle est indispensable pour le calcul de la puissance de l’implant à utiliser
Il est aujourd’hui difficile de parler de chirurgie réfractive sans aborder le chapitre de la cataracte, et ce, pour 2 raisons :
- La chirurgie de la cataracte est devenue en quelques années une véritable chirurgie réfractive. Si son but premier est de remplacer un cristallin opaque par un cristallin artificiel transparent, la chirurgie ne peut plus se résumer ainsi. Le cristallin de remplacement est aujourd’hui choisi pour corriger les anomalies de la vision associées à la cataracte. On corrige ainsi depuis longtemps la myopie ou l’hypermétropie de l’œil opéré. Depuis quelques années il est devenu courant de corriger aussi l’astigmatisme avec un implant adapté. Enfin, dans les cas favorables, on peut proposer au patient un implant multifocal qui lui permettra de se passer le plus souvent de lunettes en postopératoire, de loin comme de près.
- La chirurgie réfractive fait aujourd’hui de plus en plus souvent appel à l’échange de cristallin clair, qui n’est qu’une chirurgie de cataracte anticipée, c’est-à-dire alors que le cristallin est encore transparent. Cette technique peut en effet être utilisée dans la correction des fortes myopies ou des fortes hypermétropies. Elle est surtout en train de devenir un standard dans la chirurgie de la presbytie grâce à l’utilisation croissante des implants multifocaux.