La chirurgie des anomalies de la vision, également appelée chirurgie réfractive, a pour but de supprimer le besoin de correction optique, par lunettes ou lentilles. C’est dans la correction de la myopie qu’elle a acquis ses premières lettres de noblesse et, pour cette raison, on parle souvent de chirurgie de la myopie ou d’opération de la myopie alors que la myopie n’est pas la seule anomalie que la chirurgie réfractive est capable de corriger. L‘hypermétropie et l’astigmatisme sont aujourd’hui parfaitement accessibles à des chirurgies réfractives, qui sont devenues également tout à fait courantes dans ces indications.
Selon le type et l’importance de la correction, l’âge, les caractéristiques morphologiques de l’œil, la chirurgie réfractive peut être cornéenne ou intra-oculaire.
La chirurgie cornéenne peut être classée en trois catégories :
- Chirurgie incisionnelle : c’est ou plutôt c’était la technique de la kératotomie radiaire, première technique largement utilisée dans la chirurgie de la myopie au début des années 80. Elle n’est plus utilisée aujourd’hui pour la myopie, mais cette chirurgie incisionnelle garde quelques indications dans certaines chirurgies d’astigmatisme. Aujourd’hui, les incisions tendent cependant à être réalisées par des lasers et non plus manuellement au bistouri.
- Chirurgie soustractive : c’est la chirurgie la plus répandue pour l’opération de la myopie, utilisant le laser excimer, qui permet de volatiliser le tissu cornéen. Schématiquement, le traitement sera central dans la myopie pour aplatir la cornée et périphérique dans l’hypermétropie pour la faire bomber. Le Lasik, qui reste aujourd’hui la technique de référence pour l’opération de la myopie, est une chirurgie soustractive. De façon plus récente, la technique ReLEx, entièrement réalisée au laser femtoseconde, est également une technique soustractive dans la chirurgie de la myopie.
- Chirurgie additive : domaine qui tend à se développer actuellement, cette chirurgie consiste à placer dans l’épaisseur de la cornée des dispositifs destinés à en modifier la courbure. Il s’agit surtout d’anneaux ou de segments d’anneaux, utilisés dans la correction d’astigmatismes irréguliers, tels qu’on peut en observer dans certaines maladies cornéennes comme le kératocône. Il peut également s’agir d’inlays cornéens spécifiquement destinés à la chirurgie de la presbytie.
La chirurgie intra-oculaire comporte deux variantes :
- Chirurgie additive : c’est la technique dite des implants phaques. Elle consiste à placer dans l’œil, sans rien enlever, une lentille permettant de corriger l’anomalie de la vision, qui est une myopie forte le plus souvent. La lentille est placée devant le cristallin naturel qui est donc laissé en place. Il faut bien entendu que le cristallin naturel soit clair pour que cette technique ait un intérêt.
- Chirurgie d’échange de cristallin clair : c’est techniquement, ni plus ni moins qu’une chirurgie de cataracte, réalisée de façon anticipée, c’est-à-dire avant qu’une cataracte soit réellement présente. Elle consiste donc à enlever le cristallin et à le remplacer par un implant, de puissance déterminée pour corriger l’anomalie de la vision. Cette chirurgie n’est habituellement pas proposée avant 50 ou 55 ans pour la correction de la myopie ou de l’hypermétropie, sauf bien-entendu s’il existe une cataracte vraie, précoce, circonstance non exceptionnelle chez les myopes forts.