Myopie, astigmatisme, hypermétropie ou presbytie : quelle que soit l’anomalie de la vision à corriger par la chirurgie, les lasers sont aujourd’hui incontournables et confèrent à la chirurgie au laser lasik une grande précision qui permet le plus souvent d’atteindre le but recherché, c’est à dire la suppression du port de lunettes ou de lentilles dans la totalité ou la plupart des activités de la vie courante.
Néanmoins, une erreur réfractive est toujours possible lorsqu’il existe un écart entre la correction programmée sur le laser et celle qui est finalement obtenue. L’explication d’un tel écart peut avoir plusieurs sources :
– Imprécision de la mesure préopératoire de la myopie ou de la presbytie à corriger.
– Erreur de programmation lors de la chirurgie.
– Variation de l’énergie délivrée par le laser malgré une programmation conforme à la correction désirée.
– Modulation de l’effet correcteur du fait de la cicatrisation cornéenne.
– Défaut de centrage du traitement, devenu extrêmement rare aujourd’hui du fait des systèmes de contrôle du centrage et des dispositifs de suivi en cours d’intervention pour les chirurgies de myopie, astigmatisme, hypermétropie et presbytie.
Dans d’autres cas, la correction obtenue est conforme à la programmation mais le confort visuel obtenu n’est pas optimal. C’est ce que l’on peut observer parfois dans des chirurgies de presbytie en laser lasik , qu’il s’agisse d’un véritable presbylasik ou d’une monovision. On peut alors être amené à proposer une retouche au laser guidée par le désir d’améliorer le confort de vision, ce qui peut parfois se faire au détriment de la performance.
Ces cas nécessitant une retouche chirurgicale au laser représentent en moyenne moins de 5% des yeux opérés et s’observent surtout pour des yeux dont le défaut visuel à corriger était important, comme les myopies fortes.
Quoi qu’il en soit, la perspective d’être amené à faire une retouche au laser doit toujours être expliquée au patient avant la chirurgie, et il est habituel de ne pas facturer les reprises précoces, c’est à dire survenant moins d’un an après la chirurgie initiale. Au-delà de ce délai, on considère habituellement que le résultat initial était satisfaisant et que c’est donc la situation réfractive du patient qui s’est modifiée indépendamment de la chirurgie.
Techniquement, la retouche au laser est un geste en général assez simple, qui consiste en une nouvelle chirurgie a minima : il n’est en effet pas nécessaire de redécouper le volet cornéen au laser femtoseconde et il est assez aisé de retrouver le plan de clivage et de soulever le volet initial, même plusieurs années près la chirurgie. Une fois ce volet soulevé, il suffit de reprogrammer une correction à apporter au laser excimer, dont l’application va durer une poignée de seconde. Le volet est ensuite remis en place et le traitement postopératoire est le même que celui prescrit après un laser lasik, ainsi que les précautions et en particulier l’interdiction de tout frottement des yeux.
S’il est simple, ce geste de retouche au laser n’est cependant jamais totalement anodin, et doit être mis en balance avec le bénéfice escompté. on y renonce le plus souvent quand l’imperfection visuelle de la chirurgie est très modérée. Il faut en particulier garder en mémoire le risque d’invasion épithéliale, surtout en cas de reprise tardive.
Enfin, il est souvent nécessaire de se donner le temps de juger du résultat définitif de la première intervention lorsqu’une reprise est envisagée. On se méfie en particulier des premières semaines au cours desquelles la sécheresse cornéenne rend parfois impossible la mesure précise de la vision.
Bien-entendu, toute reprise après chirurgie de la myopie, de l’hypermétropie, de l’astigmatisme ou de la presbytie est précédée d’examens complémentaires destinés à en vérifier la faisabilité. L’OCT de cornée est particulièrement utile pour mesurer l’épaisseur de cornée résiduelle afin de s’assurer que l’amincissement induit par la nouvelle chirurgie n’amènera pas l’épaisseur cornéenne en-dessous du seuil de sécurité.
Une autre situation, qui devient de plus en plus fréquente, est celle d’une chirurgie de myopie parfaitement réussie, mais pour laquelle l’apparition d’une presbytie quelques années plus tard va conduire à proposer une seconde chirurgie qui sera techniquement une retouche après soulèvement du volet, même si la première chirurgie au laser de la myopie avait donné un résultat parfaitement satisfaisant.
Beaucoup plus rarement, une reprise chirurgicale peut être nécessaire après pose d’un implant phaque, soit en cas de déplacement secondaire, soit en cas de mauvaise tolérance, pouvant nécessiter son ablation.